Carme Auguet i Comalada est née au Mas Preses de Sant Daniel en 1874. Elle a décidé de faire des études à l’Université de Barcelone pour devenir enseignante. Diplômée avec une note maximale : « Excellent » en 1891, à l’âge de 16 ans.

Elle a passé le concours en 1892 et elle a obtenu son poste à Gironella (Berguedà) pendant quatre ans. Son salaire était de huit-cents vingt-cinq pesetas annuelles (4’96 €). Elle a passé encore une fois le concours en 1897 pour améliorer son salaire et pouvoir travailler dans une meilleure école. Elle obtiendra un nouveau poste à l’Auxiliaria de l’Escola de nenes nº3 de Barcelona pendant presque sept ans. (1897-1904). Elle s’est installé à Olot pour être plus proche de sa famille durant trois ans. (1904-1907). Là, elle a exercé trois métiers très reconnus par la Junta Local et la Junta Provincial de la Instrucció Pública. Elle a fait partie de l’Associació de Mestres de la Comarca, (Association des enseignants de la commune) et en a été la vice-présidente. En 1907 elle a décidé d’enseigner à Gérone.

Elle a exercé comme enseignante dans une période pendant laquelle il n’y avait pas d’école « normal » pour les filles à Gérone. Elle a enseigné dans l’une des écoles unitaires de la ville, l'Escola nº2 Teresa Balot i Josefa Casals. Elle était située rue Sant Francesc, dans un local peu adéquat pour y recevoir des écoliers mais comme cette école avait une grande réputation, cette partie de la ville a eu un excès de demande d’inscriptions. Le père de Carme, Lluís Auguet, qui était constructeur, a offert à la mairie un terrain pour y construire une école  à condition que la mairie lui rembourse le montant moyennant un paiement mensuel. L’École, connue comme l’école de Doña Carmen, a été inaugurée en 1908 et Carmen a été sa directrice jusqu’en 1944. Néanmoins, elle n’a pas enseigné pendant les trois ans de la Guerre Civile Espagnole, parce qu’elle a été licenciée et emprisonnée pendant quelques mois, considérée une ennemie par le régime franquiste (1936-1939).

À l’époque où les conventionnalismes sociaux et les institutions religieuses s’associaient, Il est apparu une école publique différente à celles qui existaient déjà dans la ville. Celle-là ne montrait pas de différences entre garçons et filles, tous les groupes sociaux pouvaient s’assoir ensemble. Elle tenait beaucoup à ce que les filles apprennent les bonnes manières, sachent respecter les supérieurs et qu’elles sachent vivre en communauté. La religion jouait un rôle très important et chaque année, à la fin du mois de mai, elles organisaient une fête consacrée à la vierge. Carme Huguet a reçu un certain nombre de distinctions académiques au cours de sa scolarité.

Pendant la République, l’école a dû supprimer la matière de religion. En 1933 l’école unitària de « Doña Carmen » est devenue l’école Graduada Eiximenis, qui regroupait diverses unitaires de jeunes filles.

Lors de sa retraite, la mairie de Gérone a décidé de poser son portrait dans la salle de classe qu’elle avait gérée ainsi que nommer « Carme Auguet” le premier groupe féminin de la ville qui était le « grup escolar » du Pont Major. En 1944 elle a été proclamée Enfant préféré de la ville et son portrait a été posé dans la salle des actes. Ils ont changé aussi le nom de “Veïnat de Dalt” par “Veïnat de Carme Auguet”, ce qui correspond actuellement à une rue. La plaque de rue a été posée sur la maison où elle est née.

Durant cette même année, « l’Inspecció Provincial de Primera Ensenyança » lui rend hommage et lui remet  37.323 pesetas, une somme d’argent suffisante pour créer une bourse qui servira à payer les études du fils d’un maître qui va rentrer au Séminaire de Gérone. La bourse s’appelle “Doña Carme Auguet”.

En 1945, elle reçoit la Croix d’Alphonse X (le sage) et en 1977 ses ex-élèves lui rendent hommage en même temps que la inauguration du « Col·legi Nacional Carme Auguet » situé au quartier du Pont Major.